Pourquoi tout le monde donne son avis quand tu attends un bébé ?

#PARENThèse N°14

Tu viens d’annoncer ta grossesse et, comme par magie, tout le monde autour de toi semble se transformer en expert en maternité.
Ta voisine, ton cousin, ta boulangère, et même la dame du parc qui t’a vue toucher ton ventre : chacun y va de son petit (ou grand) conseil.

👉 “Tu devrais dormir sur le côté gauche.”
👉 “Tu vas allaiter, j’espère ? C’est mieux.”
👉 “Ah, moi j’ai accouché sans péridurale, tu verras, on peut toutes le faire.”

Mais pourquoi, sérieusement, tant de gens se sentent-ils concernés par ton utérus ?

Spoiler : ce n’est pas toi, c’est la société. Et un peu d’anthropologie, beaucoup de psychologie sociale, et pas mal d’injonctions intériorisées.

👀 Parce que la maternité est (encore) un espace public

La grossesse, au lieu de rester une expérience personnelle, devient un territoire collectif.
Ton corps se transforme ? Tout le monde se sent autorisé à le commenter.
Tu fais un choix ? Il sera forcément comparé à un autre.

➡️ La parentalité, et surtout la maternité, sont des lieux de projection sociale. On y plaque :

  • Nos souvenirs d’enfance,

  • Nos regrets,

  • Nos peurs,

  • Et ce qu’on pense être “le mieux pour l’enfant”.

Autrement dit, les gens parlent d’eux… en te parlant de ton bébé.

💬 Le poids des traditions… et des générations

La parentalité est aussi un domaine très chargé culturellement.
Chaque famille, chaque région, chaque époque a ses normes implicites :

  • Les bébés doivent dormir seuls.

  • Il ne faut pas trop les porter.

  • Il faut allaiter, mais pas trop longtemps non plus.

  • Il faut vite “reprendre le rythme”, être forte, ne pas trop se plaindre...

Ces “conseils” sont souvent transmis comme des vérités. Mais ce sont, en réalité, des croyances.

Et quand tu fais autrement, cela peut être perçu (inconsciemment) comme un rejet ou un jugement de ce que l’autre a fait. D’où les tensions.

♀️ Quand la pression est surtout sur les femmes

Il faut le dire : la charge mentale des conseils non sollicités pèse beaucoup plus sur les femmes.
Selon les études en psychologie sociale, les attentes genrées sont très présentes autour de la grossesse et de la parentalité.

  • La mère est censée tout savoir, tout ressentir, tout réussir.

  • Elle doit être naturelle, disponible, aimante, patiente… et en forme.

  • Elle est jugée si elle exprime ses doutes, son épuisement ou ses choix différents.

Et pendant ce temps-là ?
Le coparent est souvent félicité… pour avoir changé une couche.

💡 Résultat : une pression immense pour faire “comme il faut”. Et une guilt-trap émotionnelle dès qu’on sort du cadre.

🤯 Pourquoi ces avis nous touchent autant ?

Parce qu’on est fragile dans cette période de transition.

  • Parce qu’on veut bien faire.

  • Parce qu’on doute.

  • Parce qu’on n’a pas encore tous nos repères.

Les conseils tombent souvent au mauvais moment. Pas parce qu’ils sont mal intentionnés, mais parce que notre seuil émotionnel est saturé.

Et aussi, parfois, parce que l’autre veut simplement reprendre un peu de contrôle sur une situation… qu’il ne maîtrise pas.

Face à la vie, à la naissance, à l’imprévisible, les humains aiment donner leur avis. C’est rassurant. Pour eux.

🧭 Comment garder ton cap sans t’épuiser ?

Voici quelques repères simples pour gérer les conseils non sollicités :

✔️ 1. Prends ce qui te parle… et laisse le reste.

Tous les conseils ne sont pas mauvais. Certains seront même utiles. Mais tu as le droit de trier.

✔️ 2. Prépare quelques phrases “boucliers”.

“Merci, je verrai ce qui nous convient.”
“On en a discuté avec notre sage-femme.”
“On fait comme on le sent pour l’instant.”

Pas besoin d’être agressive. Juste claire.

✔️ 3. Entoure-toi de personnes qui te soutiennent, pas qui te surveillent.

Tu as le droit de créer ton cercle de sécurité. Il peut être petit, mais solide.

✔️ 4. Écoute ton instinct. Vraiment.

Tu le construis déjà. Il est en toi, même si parfois il tremble. Il est ta meilleure boussole.

💛 En résumé

Tu n’es pas obligée d’écouter tout le monde.
Tu n’es pas obligée de convaincre.
Et tu n’es surtout pas obligée d’être d’accord avec ce qu’on attend de toi.

Tu es déjà en train de devenir le parent dont ton bébé a besoin : toi.
Avec ton cœur, ta sensibilité, tes limites… et ton libre arbitre.

Alors la prochaine fois qu’on te dit “Tu devrais…”, respire. Et n’oublie pas :

Tu n’as rien à prouver. Seulement à vivre ta parentalité, à ta façon.

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