Pleurs du soir chez le bébé : comprendre et apaiser les pleurs de décharge
#PARENThèse N°7
Tu l’as sans doute vécu, ou tu t’y prépares : la journée se termine, la lumière baisse… et bébé se met à pleurer sans raison apparente. Rien n’y fait : ni la tétée, ni les bras, ni la chanson douce que tu fredonnes en boucle. C’est le fameux moment des pleurs de décharge.
Et si je te disais que ce n’est pas un caprice ? Ni une erreur de ta part ? Mais plutôt un processus normal, même bénéfique, dans le développement émotionnel de ton enfant ?
Dans ce chapitre de PARENThèse, on fait le point ensemble — sans tabou, sans injonction, et avec douceur.
🧠 Ce que la science dit des pleurs de bébé
Un nouveau-né pleure en moyenne 2 à 3 heures par jour, avec un pic entre 3 et 6 semaines. Selon plusieurs études pédiatriques (dont celle de Barr et al., 1991), les pleurs du soir correspondent à une phase normale de développement appelée pleurs de décharge. Ils permettent au bébé d’évacuer le trop-plein de stimulations accumulées durant la journée : bruits, lumières, manipulations, émotions…
C’est aussi une façon pour lui de réguler son système nerveux immature. Ces pleurs ne sont donc ni dangereux, ni signe d’un trouble, mais une manifestation de son besoin d’apaisement.
👶 Pourquoi en fin de journée ?
Le soir, le cortisol (l’hormone du stress) est naturellement plus élevé chez les bébés. Ton tout-petit est fatigué, son cerveau encore immature peine à faire le tri, et il exprime son besoin de décharger ce qu’il a emmagasiné. Ajoute à ça la fatigue parentale en fin de journée… et tu obtiens un cocktail sensible.
👐 Que faire pour l’aider (et t’apaiser aussi) ?
Voici des astuces simples, que tu peux tester en fonction de ton bébé et de ton ressenti. Il n’y a pas de recette magique, mais des outils à adapter au fil du temps :
💡 1. Revenir au calme
Éteins les écrans, tamise la lumière, réduis les sollicitations. Le but ? Créer une bulle sensorielle apaisante.
🤲 2. Le portage physiologique
Porter bébé en écharpe ou en porte-bébé l’aide à retrouver la contenance du ventre maternel. Ton rythme cardiaque, ta chaleur, ta respiration sont ses repères les plus sûrs.
🗣️ 3. Verbalise pour toi… et pour lui
Tu peux lui parler doucement :
"Tu pleures fort, je suis là. Tu as le droit. Je t’accompagne."
Ta voix calme régule aussi ton propre stress, et crée un cadre sécurisant.
🛁 4. Le bain comme transition
Certains bébés réagissent très bien à un bain en fin de journée, qui marque une coupure entre le trop-plein du jour et la détente du soir. Tu peux y ajouter une petite routine (huile, massage doux…).
👃 5. L’olfaction ou l’effet doudou
Laisse-le sentir ton odeur : un t-shirt porté, une écharpe. Ce sont des repères puissants pour rassurer son cerveau encore en construction.
👃 6. La routine comme repère
Dès les premières semaines, mettre en place une petite routine du soir peut faire toute la différence. Même si bébé est encore tout petit pour "comprendre" les gestes, il ressent leur régularité, et cela l’aide à anticiper la transition vers le sommeil.
Pas besoin de suivre un schéma rigide ! L’idée, c’est de répéter chaque soir quelques étapes simples dans le même ordre : un bain tiède, une lumière douce, un petit massage, une berceuse, une tétée ou un biberon… Ces gestes rassurent, apaisent le système nerveux et deviennent de vrais repères sensoriels.
👉 Des études en neurosciences infantiles montrent que la régularité aide le cerveau du nourrisson à mieux sécréter la mélatonine, l’hormone du sommeil, et à réguler son rythme veille-sommeil.
Une routine du soir, c’est un petit ancrage dans la tempête. Pour lui… et pour toi.
📌 Et si ça ne passe pas ?
Si les pleurs durent longtemps, que tu sens une tension monter en toi, n’hésite pas à poser bébé en sécurité (lit, transat…) et prendre 5 minutes pour souffler. Ce n’est pas fuir, c’est préserver la relation.
Et surtout : demande du soutien. Famille, entourage, professionnel·les… Tu n’as pas à tout porter seule.
🌙 Ce que tu peux retenir
Les pleurs du soir sont normaux, surtout dans les premières semaines.
Ils permettent à bébé de réguler son trop-plein émotionnel.
Ta présence, ta voix, tes bras sont souvent les meilleurs remèdes.
Il est essentiel de prendre soin de toi aussi : un parent apaisé apaise mieux.
💌 Et maintenant ?
Tu vois, derrière les pleurs, il y a surtout un besoin d’accompagnement. Et tu fais déjà beaucoup, simplement en étant là, à chercher des solutions, à t’informer, à écouter.